Être ou ne pas être, disait Shakespeare, jadis, au temps des questionnements douloureux et existentiels. Qu’en est-il maintenant ? La complexité de notre époque, ses difficultés propres à elle, engendre d’autres questions ajoutées à celle des aïeux : être ou avoir ? Telle est la question qui se pose maintenant.
Faut-il choisir ? Faut-il vouloir ou pouvoir ? Naître pour disparaître ?
Essayons de répondre même si cela apparaît comme une chimère incontrôlable.
C’est peut-être le moment propice en ce confinement mais surtout en ce mois de Ramadan de réfléchir à notre présence au monde. Sommes-nous incapables de nous détacher de ces biens terrestres et d’entamer une transcendance vers ce qui est éternel ?
On nous dit : Moins tu as, plus tu es. Il est vrai que l’attachement à ces besoins telluriques nous alourdissent et nous tire vers le bas. Toutes ces guerres, ces conflits, ces traîtrises, ces coups-bas viennent de la cupidité de l’Homme qui ne sait qu’amasser ou détruire
Le premier crime de l’humanité a été commis à cause de l’avoir et de la jalousie. Kabil (Cain) tua Abel et ce crime perdure encore et encore et ne finira jamais.
Mais nous ne sommes pas condamnés à être des Cain, nous pouvons suivre d’autres exemples de sacrifices et de générosité. Mais là n’est pas la question. Il faudrait écouter son cœur, fermer les yeux et devenir maître de soi.
Nous pouvons être sans avoir. Oui. Il nous suffit de savoir. Mais quoi ? Chercher les réponses dans la Parole Divine, Le Coran, des mots qui guérissent des maux. Combien de fois Il nous parle et nous console, nous réprimande pour nous promettre et nous guider à LUI. Il nous dit qu’avoir, nous donne des devoirs ! Qu’il faut prévoir avant de recevoir ! Et que contre notre égo nous pouvons sonner victoire…
Mais faut-il vouloir ? Oui, bien entendu. La volonté fait bouger les montagnes comme le dit le proverbe. L’homme est un être fragile et fort à la fois. Fragile dans sa création et sa finitude et fort par sa volonté et sa persévérance. Il est capable de faire des prouesses quand il le veut vraiment.
Mais faut-il pouvoir ? Oui, également. Nous avons sur notre chemin des adjuvants qui apparaissent au fur et à mesure que nous traversons le fleuve de la vie. Ils nous sont envoyés par notre Créateur qui ne nous veut que le bien. L’exemple vous vient encore une fois du Coran : La sourate La grotte « El Kahf » avec la fameuse histoire du prophète Moussa (Moîse) et EL Khadr. Nous découvrons un homme chargé de changer la vie des gens qui l’entourent. Il intervient d’abord pour éviter une catastrophe économique à de pauvres pêcheurs, puis il évite à des parents de vivre le calvaire d’un enfant ingrat et tyrannique et enfin il cache soigneusement un trésor dédié à des orphelins habitant dans un village d’avares…
Nous avons remarqué aussi l’incompréhension d’un prophète pourtant bien rôdé par de nombreux miracles mais qui est dépassé par ces signes. L’invisible est trop complexe.
Il faut croire qu’il existe encore des Khadr mais d’une autre manière. Ce sont des gens, des circonstances, des accidents qui, en apparence, nous semblent être contre nous mais qui sont là POUR NOUS.
Alors il faut pouvoir comprendre tout ceci pour pouvoir être dans ce monde.
Être pour disparaitre ? Non. Nous restons via nos enfants, nos actions, nos donations, notre amour pour les autres. Nous vivons pour toujours car cette vie n’est qu’une étape de notre long voyage dans le temps.
Il faut donc voir pour renaître. Percevoir pour connaître notre Créateur qui nous donne sans compter pour nous voir être dans SON monde.